miércoles, 20 de abril de 2016

définition du théâtre

Le théatre est un genre littéraire au meme titre que le roman,la poèsieet l'essai.
Comme dans un roman,une oeuvre théatrale comporte des événements,mais qui ne sont pas racontés;l'histoire est reproduite à travers le dialogue des personnages.Le théatre est donc un récit en parole
-On distingue différents sous-genres dans le théatre dont:
1. La comédie et la tragédie qui se sont développées au 17ème siècle
2. Le drame romatique au 19ème
La Comédie:pièce de théatre déstinée généralement à faire rire par la représentation de situation droles ou la peinture des moeurs et des caractéres.
La Tragédie:oeuvre dramatique dont le sujet et le plus souvent emprunté à la légende ou à l'histoire et qui mettant en scène à provoquer la pitié ou la terreur par le spéctacle des passions humaines et des catastrophes qui en sont la fatale conséquence.
Le langage Théatral:le texte théatral est fait de verbal et de non verbal.

Le verbal
Le texte à dire ou les paroles prononcées par les acteurs
-Ce sont des dialogues ou les acteurs échangent des répliques plus ou moins longues.
Le texte à lire ou didascalies
-Ce sont des indications données par l'auteur au sujet de la liste des personnages, des gestes, des intonations, du décor, des costumes... les didascalies sont généralement écrites en italique.
-Ces indications scéniques traduisent le non verbal.
La non verbal
Le décor
Les accessoires
Les gestes
Les mouvements
Les sons
La musique
L'espace
Les costumes



petit video - Les grands écrivains français du 16ème au 19ème siècle


martes, 19 de abril de 2016

le théâtre du Roi

le théâtre du Roi-Soleil (France, XVIIe siècle) 
Le théâtre français du XVIIe siècle bénéficie de la bienveillance du pouvoir, de Louis XIII et Richelieu à Louis XIV. Passionné par la danse et amoureux des spectacles, le Roi-Soleil ne cessa de favoriser les auteurs, pour sa plus grande gloire. C'est lui également qui créa, en 1680, la Comédie-Française en fusionnant les troupes existantes.
Anonyme, Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme, dessin du XVIIe s. 


Pierre Corneille, ancien avocat, passe en quelques années de la comédie baroque (L'Illusion comique, 1635) à la tragi-comédie (Le Cid, 1637) et à la tragédie pure (Cinna, 1639...).
 Molière donne ses lettres d'or à la comédie (Don Juan, 1665, L'Avare, 1668, Les Fourberies de Scapin, 1671...) et crée avec Jean-Baptiste Lully, un nouveau genre, la comédie-ballet dans laquelle des intermèdes musicaux et dansés sont intégrés à l'intrigue (Le Bourgeois gentilhomme, 1670).
Enfin, Jean Racine, jeune ambitieux, finit par abandonner l'écriture (Andromaque, 1667, Phèdre, 1677...) pour se consacrer à la fonction plus prestigieuse d'historiographe du roi.
L'époque n'était plus aux fantaisies baroques mais au sérieux. On institua des règles qui s'appuient sur les principes de rigueur et d'harmonie propres au classicisme : «Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli»
.
Il s'agit de respecter les trois unités : de lieu (un seul décor), de temps (24 heures) et d'action (une seule intrigue) pour satisfaire aux deux règles de base : la vraisemblance (une histoire crédible) et la bienséance (rien de choquant). Le théâtre se place donc sous le signe de la raison avec des objectifs précis : plaire et instruire.
La dimension morale est donc primordiale : par le rire ou la peur, on veut provoquer chez le spectateur la catharsis, c'est-à-dire le rejet de ses mauvais penchants. Il faut donc, selon Molière, «corriger les vices des hommes en les divertissant». Tout un art !

petit vidéo sur L'histoire du théâtre au 17e siècle


sábado, 16 de abril de 2016

Le théâtre en Grèce antique




Le théâtre en Grèce antique

Les origines du théâtre grec sont obscures, et sans doute en grande partie différentes pour les quatre genres dramatiques pratiqués dans l'Athènes classique lors des fêtes de Dionysos : dithyrambe, tragédie, drame satyrique et comédie. Le plus ancien est le dithyrambe, présent dans le nord-ouest du Péloponnèse dès le début du vie siècle. C'est un poème en l'honneur d'un dieu ou d'un héros, chanté par un chœur nombreux, qui exécute en même temps une danse anime en tournant autour d'un soliste, alternant avec lui couplets et refrains. Dès cette époque au moins, le dithyrambe est lié au culte de Dionysos. Vers le milieu du siècle, un poète attique, Thespis d'Icaria, aurait ajouté la parole au chant, en chargeant un acteur de réciter un « prologue » et un « récit ». Thespis aurait été le vainqueur du premier concours tragique, établi par Pisistrate en 534. Depuis ce poète presque mythique jusqu'à Eschyle ne subsistent que quelques noms, quelques titres, uneé poignée de vers.

viernes, 15 de abril de 2016

La comédie classique

La comédie

 

Laurel rieAristote associe étroitement la comédie avec le comique et même si les théoriciens du XVIe et du XVIIe siècle protestent contre cette idée, c'est celle que je retiens comme particularité du genre : la comédie cherche à faire rire, ou du moins à faire sourire le spectateur.
Cette définition englobe donc les formes les plus comiques (farce, commedia dell'arte) et les plus fines (vaudevilles, comédie romantique, comédie absurde, comédie grinçante, etc.)
En résumé :
  • Le rire est associé à la surprise.
  • C'est un réflexe nerveux et non contrôlé. Il peut être déclenché par des éléments d'une grande subtilité intellectuelle comme par le renversement des tabous les plus vulgaires (liés au sexe, au pouvoir, etc.)
  • Le rire provoque et permet une distanciation, un recul du lecteur/spectateur par rapport à un sujet (souvent douloureux) qu'il vit habituellement au premier degré. Plus cette distanciation est brutale et inattendue, plus la surprise est grande, plus le rire est intense. Selon Bernad Champions : "Il est des situations tendues, des conflits qui soudain se détendent et se résorbent dans un rire d’autant plus salutaire, sinon d’autant plus franc, qu’on a “frôlé le drame”."
  • Le rire est une réponse à un danger, un désamorçage d'une peur. C'est un soulagement.
Dans le scénario : pour provoquer cette décharge libérative, les œuvres comiques n'hésitent pas à mettre en scène des situations angoissantes et tragiques qui feront monter la tension du spectateur jusqu'au point de rupture où l'on désamorcera - de façon brutale et souvent improbable - la bombe qui menaçait d'exploser.
Dans le langage : le contre-sens est l'une des formes les plus utilisées : on croit comprendre quelque chose, mais le double sens d'un mot ou d'une expression - parfois la situation - nous fait rapidement réaliser que c'est le contraire qui est dit. Nous rions beaucoup plus volontiers lorsque l'un des personnages reste sourd à ce second degré, car son existence nous permet de prendre nos distances vis-à-vis de lui, vis-à-vis de notre erreur première.

Tragédie et comédie

Le combat éternel de la tragédie et de la comédie


Clown blanc
La définition des deux genres principaux du théâtre (et leur opposition stricte) remonte aux écrits d'Aristote datant du 3e siècle avant Jésus-Christ. Depuis, la bataille fait rage entre tout ce que le théâtre compte d'intellectuels pour définir ce qui est comédie et tragédie, ce qui est un théâtre "noble et respectable" ou au contraire  "vulgaire et obscène, encourageant les plus bas instincts".
Comme partout, l'idéologie et la politique sont venues troubler le débat et les plus vifs échanges sont toujours issus d'une volonté de définir ce qui est défendable/respectable et ce qui ne l'est pas.
Ces affrontements parfois vigoureux n'ont jamais empêché le théâtre de rue de distraire, de faire rire et de faire réfléchir. Le théâtre populaire ne s'est d'ailleurs jamais aussi bien porté qu'aux époques où les académistes et les censeurs de tous poils s'insurgeaient violemment contre lui.
Je vais donc essayer d'éviter les définitions trop théoriques en vous proposant le point de vue de l'acteur. Quand j'aborde un texte que je vais jouer, les premières questions que je me pose sont : 
  • Que cherche l'auteur ? Veut-il d'abord faire : Rire ? Pleurer ? Réfléchir ?
  • Quel est le contexte historique, social, géographique de la pièce ? Ce que l'auteur voulait obtenir est-il encore possible à notre époque, à l'endroit où la pièce sera jouée, face au public qui la regardera ?
  • Que faut-il adapter, comment peut-on réactualiser la pièce pour que la volonté de l'auteur soit respectée dans le contexte où la pièce sera jouée.
  • La pièce se prête-t-elle à un jeu de caricature (faut-il faire le clown ou l'emphase tragique) ou d'interioritation (faut-il jouer la vraisemblance des sentiments) ?
  • Quelles sont les ficelles principales de l'histoire ? L'auteur fait-il référence à des pièces antérieures ? S'agit-il d'une pièce de "genre" s'inscrivant dans une tradition quelconque ou s'agit-il d'une pièce novatrice qui cherche à bousculer ou à rénover un genre particulier ?
Et c'est par rapport à cette dernière question qu'il m'a fallu chercher à définir - le plus simplement possible - la comédie et la tragédie et à tenter de dégager les grands schémas des œuvres passées et actuelles.

 

jueves, 14 de abril de 2016

biographie de Jean Racine

Né le 21 ou le 22 décembre 1639, Jean Racine était le fils d’un greffier de la Ferté-Millon. Orphelin à l’âge de trois ans, il fut recueilli par sa grand-mère paternelle. En 1649 – Racine a alors dix ans -, cette dernière confia son éducation à une institution sans égale au XVIIe siècle, les Petites Écoles du monastère de Port-Royal. Tenues par les religieux et les « solitaires » du couvent de Port-Royal, ces écoles se distinguaient par la qualité et la « modernité » de leur enseignement. En effet, elles proposaient l’étude du grec et du français, quand les autres établissements, notamment ceux des jésuites, se bornaient à enseigner le latin à leurs élèves. Elles favorisaient en outre l’étude des langues étrangères et la lecture de textes intégraux – et non pas seulement d’extraits comme c’était alors le cas dans la majorité des collèges. Racine garda de cet enseignement une solide culture classique, et en particulier une bonne connaissance des tragiques grecs (Eschyle, Sophocle, et surtout Euripide), qui furent pour son théâtre des modèles et des sources d’inspiration.

miércoles, 13 de abril de 2016

les oeuvres de Racine



l'hyperlien pour voir un vidéo Jean Racine

http://rahxvii2.blogspot.com/2008/12/jean-racine-1639-1699-jean-racine-est.html

Pièces de Jean Racine

Premières représentations des pièces de Jean Racine

  • 1664 : LA THÉBAÏDE
  • 1665 : ALEXANDRE LE GRAND
  • 1667 : ANDROMAQUE
  • 1668 : LES PLAIDEURS
  • 1669 : BRITANNICUS
  • 1670 : BÉRÉNICE
  • 1672 : BAJAZET
  • 1673 : MITHRIDATE
  • 1674 : IPHIGÉNIE
  • 1677 : PHÈDRE
  • 1689 : ESTHER
  • 1691 : ATHALIE

oeuvre de Jean Racine - ATHALIE

Résumé : Athalie de Jean Racine (1690)

Le grand prêtre Joad a recueilli secrètement dans le temple de Jérusalem le seul des enfants d’Achazia qui ait échappé au massacre dans lequel Athalie a enveloppé toute sa famille. Le moment est venu de le faire monter sur le trône usurpé par son aïeule. Joad a eu soin de s’assurer du concours d’Abner, guerrier resté fidèle à la loi du Seigneur, mais qui se laisse effrayer par les menaces qu’Athalie a proférées contre le temple. Une fois assuré de l’appui d’Abner qui commande l’armée d’Athalie, Joad n’hésite plus à annoncer à son épouse Josabeth sa résolution de couronner ce jour même le jeune roi dans le temple et de le faire reconnaître par les lévites ; mais ce n’est pas sans peine qu’il parvient à calmer les craintes que conçoit son épouse pour la vie de Joas. En ce moment, Athalie, poussée par un esprit de vertige, s’est introduite dans le lieu saint où elle aperçoit un enfant qui la remplit de terreur car cet enfant est le même qui lui est apparu dans un songe, armé contre elle d’un fer homicide. Elle veut le connaître, le voir, l’interroger. Le grand prêtre y consent. La sublime simplicité des réponses du jeune Joas confond et désarme les projets de vengeance d’Athalie mais Mathan, prêtre apostat et son ministre, réveille ses terreurs. Elle redemande l’enfant ainsi qu’un trésor qu’on tient caché dans le temple. Sur la promesse qu’on lui livrera l’un et l’autre, la reine se retire. C’est alors que Joad fait connaître pour la première fois à l’enfant royal le mystère de sa naissance et qu’il le proclame, en présence des lévites, comme le légitime successeur d’Achazia. Joas est couronné roi ; des armes sont distribuées aux lévites, et lorsqu’Athalie arrive de nouveau, accompagnée de quelques soldats, pour demander ce qu’on lui a promis, les portes se referment derrière elle, un rideau s’ouvre et Joas apparaît couronné du diadème et assis sur un trône entouré des lévites armés. Athalie se voit trahie ; on l’entraine hors du temple pour la mettre à mort.

martes, 12 de abril de 2016

BAJAZET


Bajazet (1672) de Racine
Bajazet, tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine, a été créée à Paris, à l'hôtel de Bourgogne en 1672 et publiée la même année.
Bajazet a la particularité de s'inspirer d'événements récents qui se déroulèrent en Turquie et dont Racine aurait eu connaissance par l'Ambassadeur de France à Constantinople.
La scène se passe à Byzance, à la cour du sultan Amurat, frère de Bajazet. Amurat, parti faire le siège de Babylone, menace de mort son frère parce qu'il le soupçonne d'être son rival pour le trône. En son absence, son vizir Acomat, qui tente de s'emparer du pouvoir, veut s'appuyer sur Bajazet pour servir ses desseins. Il fait naître en Roxane, la favorite d'Amurat, un puissant amour pour Bajazet, afin qu'elle lui offre le trône.

Résumé :
En partant de Byzance pour aller combattre les Persans, le sultan Amurat a remis tous ses pouvoirs à sa favorite Roxane, en lui recommandant de surveiller Bajazet, son frère, dont il suspecte les projets ambitieux. Du camp, il envoie à Roxane l’ordre de le mettre à mort, au moment même où celle-ci, qui s’est éprise d’amour pour Bajazet, a formé le projet de l’élever au trône, s’il consent à l’épouser. Mais le cœur de Bajazet n’est pas libre : il aime Atalide, sajeune parente élevée avec lui dans l’intérieur du harem, et sur laquelle le grand vizir, l’ambitieux Acomat, a jeté les yeux comme sur l’instrument de son élévation. Bajazet ne peut consentir aux projets de Roxane, et celle-ci le menace de sa vengeance. Atalide s’oublie elle-même, et supplie Bajazet de donner quelque espérance à sa rivale. Mais Roxane a surpris leur intelligence, et c’est dans le sang de Bajazet qu’elle lavera sa honte. Elle ne doit cependant pasjouir de sa vengeance : un messager d’Amurat arrive, porteur d’un ordre de mort pour la sultane infidèle. Roxane tombe sous son poignard. Acomat, qui a armé ses partisans pour soutenir Bajazet, arrive trop tard pour le sauver et Atalide se tue de désespoir.


lunes, 11 de abril de 2016

BRITANNICUS



Britannicus est la deuxième tragédie majeure écrite par Jean Racine. Dans cette pièce de théâtre focalisée sur l’histoire romaine, Racine met en exergue les thèmes de l’amour, la trahison, et les tiraillement de l’esprit humain entre le bien et le mal.

Britannicus fut représenté au théâtre pour la première fois en 1669, à l’hôtel de Bourgogne. L'épître dédicatoire est adressée au duc de Chevreuse. Britannicus est une tragédie en cinq actes   et en vers (1 768 alexandrins) de Jean Racine. 

Toute la tension dramatique de Britannicus nait de la rencontre entre trois conflits qui structurent la pièce et en s’additionnant,  créent tout le tragique de la situation : 
  1.  Le premier, concerne l’histoire politique, l’avènement de Néron au sommet de Rome et sa transformation en progressive en tyran.
  2. Le second, c’est la nature des sentiments des personnages qui vont avoir un impact politique réel: c’est en tombant amoureux de Junie qu’il va faire le premier pas vers la tyrannie,
  3. Le troisième, celui qui nous est donné à entendre dès le début de la pièce à savoir les relations entre Agripine et Néron.

Pour la première fois, l’auteur prend son sujet dans l’histoire romaine. 

L’empereur Claude a eu un fils, Britannicus, avant d’épouser Agrippine et d’adopter Néron, fils qu’Agrippine a eu d’un précédent mariage. Néron a succédé à Claude.

Il gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie.

Racine raconte l’instant précis où la vraie nature de Néron se révèle : sa passion subite pour Junie, fiancée de Britannicus, le pousse à se libérer de la domination d’Agrippine et à assassiner son frère adoptif.


BERENICE

Bérénice, reine de Palestine, est secrètement recherchée en mariage par Antiochus, roi de Comagène, à l’époque où Titus vient mettre le siège devant Jérusalem. Celui-ci la voit, l’aime et, lorsqu’il est vainqueur, l’emmène avec lui à Rome dans le dessein de l’épouser. Antiochus suit la reine et continue à la voir sous le voile de l’amitié, espérant toujours que quelque obstacle imprévu viendra traverser les projets de mariage de son rival. Son espoir n’est pas trompé. Le sénat vient faire connaître à l’empereur que les Romains se refusent à accepter une étrangère pour impératrice. Titus se voit donc forcé, à songrand regret, de sacrifier son amour à son ambition; mais n’ayant pas la force d’annoncer lui-même cette résolution à Bérénice, il charge Antiochus de cette douloureuse mission. Bérénice, qui a de la peine à y croire, accourt, pour s’en assurer, dans l’appartement de l’empereur et y rencontre le Sénat qui vient féliciter Titus de la rupture de son mariage. Elle s’éloigne aussitôt, résolue à se donner la mort ; mais bientôt, assurée de l’amour de Titus et ne voulant pas compromettre son autorité, elle prend la généreuse résolution de quitter l’Italie avec Antiochus dont elle n’encourage pas néanmoins les espérances.



Le grand défaut de Bérénice est plutôt dans le choix du sujet que dans la manière dont le poète l’a traité. Racine s’est efforcé de suppléer au manque d’action et l’on est étonné qu’il ait pu tirer cinq actes d’une situation si uniforme et si peu tragique ; il a créé le personnage d’Antiochus, mais on sent que ce personnage n’est qu’un remplissage. Le mérite de Bérénice est surtout dans le style qui est enchanteur.

domingo, 10 de abril de 2016

ESTHER



Le sujet d’Esther est la délivrance des juifs qui étaient restés à Babylone après la captivité. Aman, le ministre du roi Assuérus, a menacé de les détruire parce que l’un d’eux, Mardochée, a refusé d’inclinerson front devant lui. Punir ce misérable ne suffit pas à sa vengeance, il faut qu’elle s’étende sur toute son odieuse nation. Il obtient facilement du roi un édit qui voue à la mort les juifs dispersés dans tout l’empire. Mais Mardochée veille sur ses compatriotes. Esther, l’épouse d’Assuérus, est sa nièce ; c’est lui qui t’a élevée, c’est à elle qu’il s’adressera pour qu’elle obtienne du roi la grâce de sa nation.

Il compte d’autant plus sur la bienveillance d’Assuérus qu’il a sauvé celui-ci d’un complot tramé contre sa vie. La Providence semble seconder les plans de Mardochée. Le roi, tourmenté par un songe, s’est fait lire les annales de son règne qui lui ont remis en mémoire les services de Mardochée et, comme il a oublié de le récompenser, il ordonne à Aman de le conduire en triomphe dans la ville. Aman n’obéit qu’avec répugnance, mais il se console à la pensée du supplice prochain qu’il réserve à son ennemi. Cependant Esther, à la prière de son oncle, se décide, pour sauver les juifs, à pénétrer chez le roi, malgré la défense qui interdit de s’en approcher.


Elle sollicite la faveur de recevoir Assuérus à sa table. Aman assistera au festin. C’est en présence du persécuteur des juifs qu’elle se jette aux pieds du roi, lui avoue qu’elle est juive et dévoile les projets sanguinaires que son ministre a formés par un motif de vengeance personnelle. Assuérus, touché des larmes de la reine et convaincu de la perfidie de son favori, révoque l’édit de proscription et livre Aman au supplice préparé pour Mardochée.

Cette tragédie n’est pas sans défauts ; le plus grand de tous est le manque d’intérêt. Esther et Mardochée ne sont pas en danger malgré la proscription des juifs, car on estassuré d’avance que le roi qui aime son épouse ne la fera pas mourir parce qu’elle est juive, pas plus que Mardochée qui lui a sauvé la vie et qu’il vient de combler d’honneurs.


Il ne s’agit donc que du peuple hébreu ; mais on sait que le danger d’un peuple ne peut pas faire la base d’un intérêt dramatique. Les caractères ne sont pas moins répréhensibles,à l’exception de celui d’Esther.


Zarès, femme d’Aman, est complètement inutile. Mardochée n’est guère plus nécessaire. Assuérus est un fantôme de roi, un despote insensé qui proscrit tout un peuple sans le plus léger examen. La haine d’Aman a des motifs trop mesquins et l’on ne peut concevoir que le ministre d’un grand empire soit malheureuxparce qu’un homme obscur refuse de se prosterner devant lui. Si cette tragédie est défectueuse comme ouvrage dramatique, elle a néanmoins des mérites remarquables. Le style d’Esther est enchanteur. Racine a transporté dans notre langue les beautés de la Bible et les plus sublimes inspirations des prophètes.


Bibliographie
[Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française
 depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

miércoles, 6 de abril de 2016

BIOGRAPHIE DE CORNEILLE

PIERRE CORNEILLE

Pierre Corneille est né le 6 juin 1606, à Rouen. Il est issu d'une famille de petite bourgeoisie, dont le père avait la charge de maître des eaux et forêts (La Fontaine obtiendra la même charge plus tard). Il est l'aîné de six frères et sœurs, l'un de ses neveux sera Fontenelle, homme de science et de lettres, qui laissera outre son "Discours sur la pluralité des mondes", un témoignage sur son célèbre oncle. Un de ses frères, Thomas, sera à son tour, un auteur dramatique.

Corneille fait des études brillantes dans un collège de Jésuites à Rouen, et reçoit le Premier Prix de vers latins de la classe de Rhétorique à 13 ans.  Il se passionne pour les stoïciens latins, et pour leur éloquence logique et raisonneuse, ce qui marquera profondément  la construction de ses tirades. Comme tous les aînés, il est amené à poursuivre des études de droit, et devient avocat en 1624. Mais Corneille a un handicap : grand timide, l'aisance verbale des grands maîtres du barreau lui manque cruellement. Il préfère écrire.

A cette époque, il tombe amoureux d'une demoiselle : Catherine Hue, qui malheureusement préfère se marier à Thomas du Pont, conseiller-maître à la Cour des Comptes de Normandie, dont la situation sociale est plus prometteuse. Il en restera meurtri toute sa vie. De ses déconvenues de jeune homme, il écrit une pièce, "Mélite", qu'il propose à la future troupe du Marais, de passage à Rouen, menée par l'acteur Montdory. Cette comédie rencontre un vif succès, et Corneille décide d'abandonner le droit pour le théâtre dès 1629.

A partir de 1631, Corneille s'essaye à tous les genres théâtraux : il fait jouer la tragi-comédie de "Clitandre" et "La Veuve", puis "La Suivante" et  "Place Royale", en 1634. Cela le conduit à être présenté au Cardinal de Richelieu en personne. Ce dernier se pique d'écrire des pièces de théâtre et propose à Corneille de rejoindre Boisrobert, Colletet, l'Estoile et Rotrou afin de former la Société des Cinq Auteurs, chargée de composer des pièces d'après les canevas du Cardinal. Corneille accepte de participer à la Société entre deux de ses propres pièces. Le Cardinal fait anoblir le père de Corneille et verse à l'auteur 1500 livres de rentes, jusqu'en 1643. Mais le dramaturge commence à avoir de l'assurance et il se permet de modifier quelques idées du Cardinal, ce qui lui vaut un refroidissement de la part du pouvoir.

 
Corneille écrit sa première tragédie, "Médée", en 1635, et c'est en 1636, qu'il fait l'apologie du théâtre dans une pièce hybride  "L'Illusion comique". Dans cette œuvre Corneille propose une allégorie de la vie par le jeu, par la mise en abyme du théâtre dans le théâtre, thème profondément baroque, traité de façon parfois féerique. Il alterne les passages de franche comédie, avec notamment le personnage de Matamore, et des scènes inspirées de la tragédie.
Il retrouve un appui en 1658 en la personne de Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV. Il donne "Œdipe" en 1659. En 1660, comme un bilan de sa carrière, il publie ses œuvres complètes, ainsi que 3 discours théoriques sur son art : "I- De l'utilité et des parties du poème dramatique ; II- De la tragédie ; III- Des trois unités".

Après un retour à la pièce à machine avec "La Toison d'Or", en 1661, il  retrouve l'histoire romaine, avec "Sertorius" (1662), "Sophonisbe" (1663), "Othon" (1664). Après l'arrestation de Fouquet, il est à nouveau subventionné par Louis XIV.

En 1666 c'est l'échec d'"Agésilas", et Corneille se fourvoie ensuite dans le traitement de ses héros, "Attila", en 1667, met en scène un monstre tendre, et dans "Tite et Bérénice" en 1670, il donne un rôle d'amoureux à un personnage qui est considéré comme un tyran cruel dans l'Histoire.

Corneille se sent vieux, affaibli tant par la maladie que par l'émergence d'un rival, insolemment jeune et brillant : Racine. C'est d'ailleurs la "Bérénice" de ce dernier qui l'emporta aux yeux du public sur "Tite et Bérénice".

Comme pour se distraire, Corneille cède au charme du lyrisme amoureux et rafraîchissant dans "Psyché", qu'il écrit en grande partie avec Molière en 1671. Puis c'est "Pulchérie" en 1672 et surtout "Suréna", en 1674, qui mêle la tendresse et l'héroïsme retrouvé.

Conscient que les temps ont changé, les modes ont passé, qu'il n'est plus le Grand Corneille de jadis, le dramaturge prend sa retraite définitive à 69 ans.

Louis XIV fait quand même jouer à Versailles "Cinna", "Horace", "Pompée", "Œdipe", "Sertorius" et "Rodogune" en 1676, mais les valeurs prônées par ses pièces semblent démodées.
Le 1er octobre 1684 Corneille meurt, dans des conditions matérielles très modestes.

martes, 5 de abril de 2016

CARACTERISTIQUES DU GENRE DE CORNEILLE


Évolution du genre:En 1630, la comédie était un genre mineur, délaissé aussi bien par les auteurs que par les théoriciens du théâtre (en cela, ces derniers se plaçaient dans la continuité d'Aristote, qui, dans sa Poétique, ne parlait pas de la comédie au sens moderne qu'on lui donnait au XVIIe siècle).
Le théâtre comique avant Corneille se composait surtout de pièces outrées et grossières, inspirées de la farce ou de la commedia dell'arte. Corneille pratiqua dès ses débuts une comédie d'un genre nouveau, fondée sur la description des mœurs et des caractères, et accordant une place prépondérante à la peinture de l'amour.

 Caractéristiques:Inspiré par le genre pastoral, et en particulier par l'Astrée (1607-1627) d'Honoré d'Urfé, la comédie cornélienne est un genre mondain où l'auteur met en scène, dans un décor urbain, les jeunes gens de la bonne société d'alors: péripéties , obstacles et doutes quant à la réussite de leurs intrigues amoureuses constituent l'objet des dialogues aussi bien que le moteur de l'action dramatique. Mais, là où la pastorale proposait surtout, dans un climat harmonieux, une réflexion sur les conséquences sociales du sentiment amoureux, Corneille s'attache à dévoiler la véritable nature du cœur humain, en confrontant ses personnages à des situations extrêmes et douloureuses (la prison, l'abandon, la trahison, etc.).

Ses comédies ne sont donc pas comiques au sens où elles chercheraient à faire rire: elles se rapprochent plutôt d'un « romanesque gai », d'un « réalisme aimable », dans la mesure où elles peignent avec vraisemblance la vie quotidienne bourgeoise.
C'est d'ailleurs par ce trait qu'elles s'opposent à la tragédie , qui ne s'intéresse qu'aux personnages nobles de l'histoire et du mythe.
Par ailleurs, Corneille souhaite donner dans son théâtre une impression de naturel, et les dialogues de ses comédies se veulent une « imitation de la conversation des honnêtes gens ».
Passion et gloire:Le fondement même de l'héroïsme cornélien est l'orgueil, c'est-à-dire l'amour-propre, qui ne va pas sans le souci de sa propre réputation. Bien davantage que par l'idée du devoir, le héros de Corneille est dominé par son besoin absolu de liberté, aussi se laisse-t-il volontiers conduire par la passion. Cependant, loin d'être déchiré par celle-ci, il parvient toujours à l'accorder aux nécessités de sa gloire et, quels que soient les événements auxquels il se trouve confronté, il est toujours victorieux. C'est le cas dans le Cid, où Rodrigue choisit l'honneur avant l'amour, et obtient finalement les deux. C'est encore le cas dans Cinna, où Auguste, qui a préféré la clémence à la vengeance, gagne à la fois la gloire et la paix. De manière générale, l'orgueil du héros cornélien, fondé sur le sentiment de sa supériorité aristocratique, le conduit à exhiber sa propre valeur, à donner sa grandeur en spectacle aux autres personnages: rompus à toutes les techniques dramaturgiques, Corneille sut exploiter à merveille les possibilités du théâtre dans le théâtre. Cependant, l'héroïsme cornélien n'est pas exclusivement spectaculaire. Il symbolise aussi un idéal personnel de défi et de noblesse, destiné à conjurer la menace de l'échec, de l'anéantissement et de la mort. La morale cornélienne consiste en définitive à faire coïncider les désirs, les passions et les instincts de ses personnages avec la conception qu'ils ont de leur propre supériorité, ce qui les entraîne inéluctablement à dépasser le statut de simple personnage pour accéder au rang de héros. Toujours admirables par l'exemple qu'ils offrent du pouvoir de la volonté humaine contre la force des choses, les héros de Corneille ne sont donc pas ceux de la véritable tragédie: loin d'être anéantis par une fatalité qui les dépasse, ils sortent victorieux des épreuves. En outre, une fois leurs grandes actions achevées et après qu'ils ont assuré leur salut et leur gloire vient pour eux le temps de l'amour, de la clémence et de la sérénité, temps béni qui est interdit définitivement aux héros tragiques.



Le théâtre de Corneille

Le théâtre de Pierre Corneille comporte deux inspirations correspondant à deux temps de sa vie. Le premier temps – le moins connu – est celui de la comédie, d’une peinture d’actions légères, insolentes, peu morales : c’est un auteur joyeux et caustique qui fait rire son public. Le second temps – malgré deux pièces comiques au début de cette deuxième période, bien plus longue que la première – est celui des tragédies. Cette deuxième inspiration, qui cherche à élever l’âme et l’esprit du spectateur, prend toute sa force à partir du Cid. Cette tragi-comédie est influencée par le théâtre espagnol mais impose une forme et une morale de l’héroïsme qui vont fonder le théâtre classique français (→ le classicisme en littérature).

Corneille donne ensuite de nombreuses tragédies, plus méditatives, très politiques, innervées d’une sensibilité cachée, empreintes à la fois d’un sens stoïcien de la vie et d’une forte croyance dans les vertus du christianisme.
Les œuvres principales sont L’Illusion comique (1638), Le Cid (1637), Horace (1640), Cinna (1641), Polyeucte (1642), le Menteur (1643), Rodogune (1647), Nicomède (1651), Tite et Bérénice (1670), Suréna (1674)



De la comédie au genre tragique

Le théâtre de Corneille est beaucoup plus varié qu’on ne le croit. Lorsqu’il publia sa comédie le Menteur, il écrivit dans sa préface : « Je vous présente une pièce de théâtre d’un style si éloigné de ma dernière, qu’on aura de la peine à croire qu’elles soient parties de la même main, dans le même hiver. » Il venait, en effet, de faire jouer une tragédie, La Mort de Pompée.
Corneille n’aimait pas les règles et les qualifications trop strictes. Il qualifia Le Cid de « tragi-comédie » avant de le rebaptiser « tragédie ». Et il pratiqua la pure « comédie » et la « comédie héroïque » – genre noble, qui ne prétend pas au seul divertissement. Ce qui importe surtout est de noter que l’écrivain commença par des comédies et qu’à partir du Cid, il cessa d’en écrire, à une exception près.

La majorité de ses trente-deux pièces relève du genre sérieux. On raconte que Corneille suivit le conseil d’un ami lui disant que la gloire était liée au traitement des sujets graves. Une autre raison tient aussi dans la maturation du poète : au fil des années, il eut une vision de plus en plus noire et de plus en plus chrétienne de la vie et de l’Histoire. Il fut pourtant à ses débuts un remarquable auteur de comédies.

Les comédies de jeunesse
Corneille jeune fut le peintre de la jeunesse. Mélite ou les Fausses Lettres (1625), sa première pièce, la Galerie du palais ou l’Amie rivale (1633) et la Place royale ou l’Ami extravagant (1634) représentent de jeunes amoureux qui se quittent, se retrouvent, changent de partenaire, tendent des pièges pour éprouver l'autre ou mettre fin à leur relation… Il y a là une vivacité, une insolence, une liberté, une forme d’immoralité qui surprennent chez un auteur dont l’œuvre ultérieure sera de plus en plus celle d’un rigoriste observant le jeu social et politique.
En outre, l’exercice de la comédie permet à Corneille de parler de son époque, alors que la tragédie est, par principe, transposée dans un univers culturel défini, lié au passé. Il y a donc un premier Corneille tourné vers la joie de vivre et d’aimer.

 

LE CID, l'oeuvre plus importante de Corneille





Résumé : Le Cid de Corneille (1637)
Don Rodrigue et don Sanche, jeunes seigneurs de la cour de Fernand ou Ferdinand Ier, roi de Castille en 1033, sont épris tous deux de Dona Chimène, fille de D. Gomès, seigneur de la même cour. Rodrigue est préféré par Chimène ; D. Diègue, homme âgé et père de Rodrigue, doit demander à D. Gomès la main de sa fille pour son fils. Mais le jour même le roi vient de choisir D. Diègue pour gouverneur de l’infant de Castille. D. Gomès prétendait à ce poste. Il est jeune, dans la force de l’âge, plein d’ardeur ; tandis que son rival, accablé d’années, ne pouvait invoquer que des services passés. Il se laisse aller contre D. Diègue à quelques paroles de jalousie. Ce dernier cherche à le calmer, lui manifeste le désir d’unir leurs deux maisons, et lui demande pour Rodrigue la main de Chimène. D. Gomès refuse avec une modestie ironique, et revient sur la préférence que le roi a donnée à D. Diègue. Des paroles d’aigreur sont échangées, et D. Diègue en vient à dire à D. Gomès que s’il n’a pas été nommé gouverneur du prince, c’est qu’il n’était pas digne de ce haut emploi. À ce mot, D. Gomès ne peut contenir sa colère, et donne un soufflet à D. Diègue. Le vieillard outragé met les armes à la main pour venger son affront ; mais, accablé par l’âge, sa force le trahit, et il est désarmé. Alors il a recours à son fils, et lui demande de le venger. D. Rodrigue, bien qu’adorant Chimène, comprend que son amour doit être sacrifié à l’honneur de son père ; il n’hésite pas : il va provoquer D. Gomès, et le tue dans un combat singulier. Dès que Chimène apprend cette funeste nouvelle, elle renonce à son mariage pour ne plus songer qu’à obtenir justice contre Rodrigue. Elle vient la demander au roi, qui lui répond que sa demande sera délibérée en plein conseil.
Sur ces entrefaites, les Mores tentent de s’emparer de Séville, lieu où se passe la scène. Rodrigue marche à leur rencontre, les défait complètement, et sauve la ville. Le roi veut récompenser sa valeur, lorsque Chimène vient lui rappeler sa promesse, et réclamer vengeance de nouveau. Fernand hésite entre son devoir, qui est de punir le meurtrier de D. Gomès, et son penchant qui le porte à sauver Rodrigue. Alors Chimène exaltée promet d’épouser quiconque lui apportera la tête de Rodrigue tué en duel. Le roi saisit cette idée de Chimène, mais il autorise un seul combat, et y met la condition que, quelle qu’en soit l’issue, Chimène se tiendra pour satisfaite, et épousera le vainqueur.
D. Sanche, qui avait déjà offert à Chimène de venger la mort de son père, se présente : Chimène l’accepte pour son champion, et le combat a lieu hors de la présence du roi et de sa cour. Peu d’heures après, D. Sanche vient déposer son épée aux pieds de Chimène. Vaincu et désarmé par Rodrigue, son vainqueur lui a commandé cette démarche. À la vue de D. Sanche, Chimène le croit vainqueur ; doublement malheureuse par la perte de son père et de l’amant qu’elle préférait, elle éclate en sanglots, et sans laisser à D. Sanche le temps de parler, elle l’accable de reproches.
Alors le roi entre, suivi de toute sa cour, et bien certain, par les aveux mêmes de Chimène, qu’elle aime toujours Rodrigue, il lui apprend que son amant est vainqueur, la loue de sa piété filiale, lui représente qu’elle a fait tout ce que le devoir lui commandait, et l’engage à pardonner à Rodrigue et à l’accepter pour époux. Chimène représente qu’elle ne saurait le faire ; mais sa résistance est assez faible pour laisser voir qu’un jour, peu éloigné peut-être, elle en viendra à suivre le conseil du roi.

HORACE - CORNEILE









Résumé : Horace de Corneille (1640)
Au moment où commence la tragédie, nous sommes introduits dans la famille d’Horace, vieux chevalier romain, père de trois fils, dont l’un a épousé Sabine, sœur de Curiace, patricien d’Albe. Un nouveau mariage doit rapprocher encore les familles romaine et albaine : Curiace est fiancé à Camille, fille du vieil Horace. Mais Albe et Rome sont en guerre, et cet événement retarde l’union projetée. Cependant Curiace vient annoncer à sa fiancée que les chefs d’Albe et de Rome, sur le point de livrer une bataille qui devait être décisive, ayant horreur du sang qui allait être versé, ont résolu de finir cette guerre par un combat de trois contre trois. Camille reçoit avec transport une si heureuse nouvelle. Les trois Horaces sont choisis par Rome pour défendre ses destins. Curiace félicite l’aîné des trois de cet honneur, en se plaignant néanmoins de ce qu’il faut que ses beaux-frères périssent, ou qu’Albe, sa patrie, devienne sujette de Rome. Presque au même instant on lui vient annoncer qu’Albe l’a choisi, lui Curiace, avec deux de ses frères, pour être ses combattants. Sa douleur est au comble. Sabine et Camille se montrent aussi plus alarmées que jamais. Horace et Curiace s’arrachent d’auprès d’elles et partent pour le combat.
Les deux armées, en les voyant paraître, s’émeuvent à l’idée que des personnes si proches vont combattre ensemble, et un sacrifice est fait pour consulter la volonté des dieux. L’espérance renaît dans le cœur de Sabine, tandis que Camille n’augure rien de bon. En effet, le vieil Horace vient leur apprendre que les combattants sont aux mains. Peu d’instants après, la nouvelle se répand que deux Horaces sont tués, que le troisième est en fuite, et que les trois Curiaces sont demeurés maîtres du champ de bataille. Camille pleure ses deux frères, mais ressent une secrète joie de la victoire de son amant. Sabine, qui ne perd ni ses frères ni son mari, apprend cette nouvelle avec un esprit plus calme. Mais l’épouvante la saisit aussi quand elle entend les menaces que le père des Horaces profère contre son fils : ce vieillard, uniquement touché des intérêts de Rome qui va devenir sujette d’Albe, jure qu’avant la fin du jour il aura lavé dans le sang de son fils la honte des Romains.
Sur ces entrefaites, un envoyé de Tulle, roi de Rome, vient annoncer au vieil Horace la victoire de son fils, dont la fuite n’était qu’un stratagème pour vaincre les trois Curiaces, qu’il a exterminés l’un après l’autre. À peine cette dernière victoire est-elle connue, que le vainqueur arrive avec les trophées de sa triple victoire. Camille, qui ne voit dans le triomphe de son frère que la perte de son fiancé, tombe dans une affreuse douleur, éclate en cris d’indignation contre Rome et maudit la victoire d’Horace. Ce dernier entre en fureur contre celle qui ose pleurer le triomphe de sa patrie, et, oubliant que Camille est sa sœur, il tire son épée et la lui plonge dans le sein. Horace ne tarde pas à se repentir de ce meurtre : il en a honte et prie son père de l’en punir.
Cependant Valère, chevalier romain, amant de Camille, vient demander au roi Tulle justice du crime dont Horace s’est rendu coupable. Le roi, après avoir entendu l’accusation, ordonne au coupable de se défendre. Horace répond que toute défense est inutile, que son crime est avéré, et qu’il est prêt à mourir. Alors le vieil Horace plaide la cause de son fils d’une manière si éloquente que le roi Tulle pardonne au vainqueur des Curiaces, en déclarant que les lois doivent se taire devant l’immense service que ce généreux Romain vient de rendre à la patrie.

CINNA OU LACLEMENCE D'AUGUSTE -CORNEILLE







Résumé : Cinna ou la Clémence d’Auguste de Corneille (1641)
Émilie, fille de Toranius, aspire à venger la mort de son père, tuteur d’Auguste, et proscrit par lui durant le triumvirat. Cinna, petit-fils de Pompée, aime Émilie, et, pour lui plaire, trame contre Auguste une conjuration dans laquelle il fait entrer les plus illustres républicains échappés aux proscriptions. Il vient rendre compte à Émilie de l’état de cette conjuration, dont il est le chef avec Maxime, lui annonce que tout est prêt, et que dès demain le tyran doit tomber sous leurs coups. À peine finit-il ce récit, qu’un ordre arrive, pour lui et pour Maxime, de se rendre chez l’empereur. La conjuration est découverte, on n’en saurait douter. Néanmoins, il n’y a pas à hésiter, il faut aller à ce redoutable rendez-vous ; ils s’y rendent. Là, ils ne tardent pas à reconnaître que leurs alarmes étaient vaines : le prince, fatigué du pouvoir, des travaux qu’il lui impose, des dangers qu’il lui suscite, désire rentrer dans la vie privée. Il a voulu auparavant consulter Maxime et Cinna sur un acte aussi important, et il leur demande leur avis. Cinna lui conseille de garder l’empire ; Maxime l’en dissuade. Cinna insiste, en disant que Rome ne peut être heureuse qu’avec un maître. Auguste cède à ce dernier avis, et sort pour en porter la nouvelle à Livie. Maxime, demeuré seul avec Cinna, lui demande pourquoi conspirant pour rendre la liberté à Rome, il n’a pas saisi l’occasion d’atteindre ce but en conseillant à l’empereur de quitter le pouvoir. Cinna lui répond qu’il ne faut jamais qu’un tyran demeure impuni, et que même l’abdication ne doit pas être pour lui un moyen de salut.
La main d’Æmilie doit être le prix de la mort d’Auguste. Maxime vient de l’apprendre, et comme il aime aussi Æmilie en secret, il voit que le succès de la conjuration livrera son amante à son rival. Alors la jalousie lui inspire l’idée de révéler la conjuration à l’empereur. Cependant Cinna, revenu de sa première fureur, et ayant réfléchi à la confiance et à la bonté qu’Auguste vient de lui témoigner, hésite à poursuivre son entreprise : il a honte d’immoler Auguste comme un tyran, après lui avoir conseillé de retenir l’empire. D’ailleurs par lui Rome est glorieuse et respectée. De plus, ce prince a pour Émilie des sentiments de père, il veut l’unir avec Cinna : est-il d’une belle âme de se montrer ingrate aux bienfaits ? Mais Émilie, loin de se sentir touchée de ces objections, se révolte à l’idée d’appartenir à Cinna par la volonté d’Auguste, et fait à son amant de si cruels reproches sur son changement de volonté, qu’il lui promet d’immoler le tyran, ainsi qu’il s’y est engagé ; mais il ajoute qu’ensuite, pour recouvrer l’honneur qu’il aura perdu par cette action, il tournera son épée contre lui-même.
Maxime a mis à exécution son idée de révélation. Euphorbe, son affranchi, a, suivant ses ordres secrets, dévoilé toute la conjuration à l’empereur. Auguste, irrité, hésite sur le parti qu’il prendra, s’il quittera le pouvoir, ou s’il sévira contre les coupables. Au moment où il flotte dans ces perplexités, Livie, sa femme, instruite de tout, lui vient offrir ses avis. Elle le dissuade de quitter l’empire, l’invite à essayer de la clémence, lui rappelle que la rigueur n’a servi jusqu’à présent qu’à faire naître conjuration sur conjuration, et que la douceur sera le meilleur moyen d’affermir son pouvoir. Mais Auguste, encore ému de colère, craint que s’il écoute ce conseil on ne l’accuse de faiblesse ; il sort sans avoir rien décidé, et Livie le suit.
Émilie sait déjà que la conjuration est découverte ; Maxime vient le lui confirmer. Il lui annonce qu’elle va être arrêtée, et en même temps lui propose de fuir. Elle réplique que tout conjuré doit mourir avec Cinna, et qu’elle leur en donnera l’exemple. Maxime alors lui avoue qu’il l’aime, et qu’il aspire à lui tenir lieu de Cinna ; mais la fière Romaine rejette ses vœux avec indignation, et Maxime, trompé dans son espérance, est au désespoir d’avoir trahi son ami.
Auguste, depuis son entretien avec Livie, revenu à des sentiments plus calmes, a mandé Cinna. Enfermé seul avec lui, il commence par lui rappeler les bienfaits dont il l’a comblé, la confiance qu’il lui a témoignée : « Et, pour m’en récompenser, ajoute-t-il, tu veux m’assassiner. » Alors, il lui détaille de point en point toute la conjuration. Cinna, atterré, avoue son crime. Émilie, suivant le dessein qu’elle a annoncé, veut partager le sort de son amant, et vient elle-même se dénoncer comme complice de Cinna. Auguste, cruellement affligé de cette nouvelle révélation, dompte néanmoins son juste ressentiment, pardonne à tous les coupables, et unit Émilie et Cinna.