Résumé : Horace de Corneille (1640)
Au moment où commence la tragédie, nous sommes introduits dans la famille d’Horace, vieux chevalier romain, père de trois fils, dont l’un a épousé Sabine, sœur de Curiace, patricien d’Albe. Un nouveau mariage doit rapprocher encore les familles romaine et albaine : Curiace est fiancé à Camille, fille du vieil Horace. Mais Albe et Rome sont en guerre, et cet événement retarde l’union projetée. Cependant Curiace vient annoncer à sa fiancée que les chefs d’Albe et de Rome, sur le point de livrer une bataille qui devait être décisive, ayant horreur du sang qui allait être versé, ont résolu de finir cette guerre par un combat de trois contre trois. Camille reçoit avec transport une si heureuse nouvelle. Les trois Horaces sont choisis par Rome pour défendre ses destins. Curiace félicite l’aîné des trois de cet honneur, en se plaignant néanmoins de ce qu’il faut que ses beaux-frères périssent, ou qu’Albe, sa patrie, devienne sujette de Rome. Presque au même instant on lui vient annoncer qu’Albe l’a choisi, lui Curiace, avec deux de ses frères, pour être ses combattants. Sa douleur est au comble. Sabine et Camille se montrent aussi plus alarmées que jamais. Horace et Curiace s’arrachent d’auprès d’elles et partent pour le combat.
Les deux armées, en les voyant paraître, s’émeuvent à l’idée que des personnes si proches vont combattre ensemble, et un sacrifice est fait pour consulter la volonté des dieux. L’espérance renaît dans le cœur de Sabine, tandis que Camille n’augure rien de bon. En effet, le vieil Horace vient leur apprendre que les combattants sont aux mains. Peu d’instants après, la nouvelle se répand que deux Horaces sont tués, que le troisième est en fuite, et que les trois Curiaces sont demeurés maîtres du champ de bataille. Camille pleure ses deux frères, mais ressent une secrète joie de la victoire de son amant. Sabine, qui ne perd ni ses frères ni son mari, apprend cette nouvelle avec un esprit plus calme. Mais l’épouvante la saisit aussi quand elle entend les menaces que le père des Horaces profère contre son fils : ce vieillard, uniquement touché des intérêts de Rome qui va devenir sujette d’Albe, jure qu’avant la fin du jour il aura lavé dans le sang de son fils la honte des Romains.
Sur ces entrefaites, un envoyé de Tulle, roi de Rome, vient annoncer au vieil Horace la victoire de son fils, dont la fuite n’était qu’un stratagème pour vaincre les trois Curiaces, qu’il a exterminés l’un après l’autre. À peine cette dernière victoire est-elle connue, que le vainqueur arrive avec les trophées de sa triple victoire. Camille, qui ne voit dans le triomphe de son frère que la perte de son fiancé, tombe dans une affreuse douleur, éclate en cris d’indignation contre Rome et maudit la victoire d’Horace. Ce dernier entre en fureur contre celle qui ose pleurer le triomphe de sa patrie, et, oubliant que Camille est sa sœur, il tire son épée et la lui plonge dans le sein. Horace ne tarde pas à se repentir de ce meurtre : il en a honte et prie son père de l’en punir.
Cependant Valère, chevalier romain, amant de Camille, vient demander au roi Tulle justice du crime dont Horace s’est rendu coupable. Le roi, après avoir entendu l’accusation, ordonne au coupable de se défendre. Horace répond que toute défense est inutile, que son crime est avéré, et qu’il est prêt à mourir. Alors le vieil Horace plaide la cause de son fils d’une manière si éloquente que le roi Tulle pardonne au vainqueur des Curiaces, en déclarant que les lois doivent se taire devant l’immense service que ce généreux Romain vient de rendre à la patrie.
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