miércoles, 6 de abril de 2016

BIOGRAPHIE DE CORNEILLE

PIERRE CORNEILLE

Pierre Corneille est né le 6 juin 1606, à Rouen. Il est issu d'une famille de petite bourgeoisie, dont le père avait la charge de maître des eaux et forêts (La Fontaine obtiendra la même charge plus tard). Il est l'aîné de six frères et sœurs, l'un de ses neveux sera Fontenelle, homme de science et de lettres, qui laissera outre son "Discours sur la pluralité des mondes", un témoignage sur son célèbre oncle. Un de ses frères, Thomas, sera à son tour, un auteur dramatique.

Corneille fait des études brillantes dans un collège de Jésuites à Rouen, et reçoit le Premier Prix de vers latins de la classe de Rhétorique à 13 ans.  Il se passionne pour les stoïciens latins, et pour leur éloquence logique et raisonneuse, ce qui marquera profondément  la construction de ses tirades. Comme tous les aînés, il est amené à poursuivre des études de droit, et devient avocat en 1624. Mais Corneille a un handicap : grand timide, l'aisance verbale des grands maîtres du barreau lui manque cruellement. Il préfère écrire.

A cette époque, il tombe amoureux d'une demoiselle : Catherine Hue, qui malheureusement préfère se marier à Thomas du Pont, conseiller-maître à la Cour des Comptes de Normandie, dont la situation sociale est plus prometteuse. Il en restera meurtri toute sa vie. De ses déconvenues de jeune homme, il écrit une pièce, "Mélite", qu'il propose à la future troupe du Marais, de passage à Rouen, menée par l'acteur Montdory. Cette comédie rencontre un vif succès, et Corneille décide d'abandonner le droit pour le théâtre dès 1629.

A partir de 1631, Corneille s'essaye à tous les genres théâtraux : il fait jouer la tragi-comédie de "Clitandre" et "La Veuve", puis "La Suivante" et  "Place Royale", en 1634. Cela le conduit à être présenté au Cardinal de Richelieu en personne. Ce dernier se pique d'écrire des pièces de théâtre et propose à Corneille de rejoindre Boisrobert, Colletet, l'Estoile et Rotrou afin de former la Société des Cinq Auteurs, chargée de composer des pièces d'après les canevas du Cardinal. Corneille accepte de participer à la Société entre deux de ses propres pièces. Le Cardinal fait anoblir le père de Corneille et verse à l'auteur 1500 livres de rentes, jusqu'en 1643. Mais le dramaturge commence à avoir de l'assurance et il se permet de modifier quelques idées du Cardinal, ce qui lui vaut un refroidissement de la part du pouvoir.

 
Corneille écrit sa première tragédie, "Médée", en 1635, et c'est en 1636, qu'il fait l'apologie du théâtre dans une pièce hybride  "L'Illusion comique". Dans cette œuvre Corneille propose une allégorie de la vie par le jeu, par la mise en abyme du théâtre dans le théâtre, thème profondément baroque, traité de façon parfois féerique. Il alterne les passages de franche comédie, avec notamment le personnage de Matamore, et des scènes inspirées de la tragédie.
Il retrouve un appui en 1658 en la personne de Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV. Il donne "Œdipe" en 1659. En 1660, comme un bilan de sa carrière, il publie ses œuvres complètes, ainsi que 3 discours théoriques sur son art : "I- De l'utilité et des parties du poème dramatique ; II- De la tragédie ; III- Des trois unités".

Après un retour à la pièce à machine avec "La Toison d'Or", en 1661, il  retrouve l'histoire romaine, avec "Sertorius" (1662), "Sophonisbe" (1663), "Othon" (1664). Après l'arrestation de Fouquet, il est à nouveau subventionné par Louis XIV.

En 1666 c'est l'échec d'"Agésilas", et Corneille se fourvoie ensuite dans le traitement de ses héros, "Attila", en 1667, met en scène un monstre tendre, et dans "Tite et Bérénice" en 1670, il donne un rôle d'amoureux à un personnage qui est considéré comme un tyran cruel dans l'Histoire.

Corneille se sent vieux, affaibli tant par la maladie que par l'émergence d'un rival, insolemment jeune et brillant : Racine. C'est d'ailleurs la "Bérénice" de ce dernier qui l'emporta aux yeux du public sur "Tite et Bérénice".

Comme pour se distraire, Corneille cède au charme du lyrisme amoureux et rafraîchissant dans "Psyché", qu'il écrit en grande partie avec Molière en 1671. Puis c'est "Pulchérie" en 1672 et surtout "Suréna", en 1674, qui mêle la tendresse et l'héroïsme retrouvé.

Conscient que les temps ont changé, les modes ont passé, qu'il n'est plus le Grand Corneille de jadis, le dramaturge prend sa retraite définitive à 69 ans.

Louis XIV fait quand même jouer à Versailles "Cinna", "Horace", "Pompée", "Œdipe", "Sertorius" et "Rodogune" en 1676, mais les valeurs prônées par ses pièces semblent démodées.
Le 1er octobre 1684 Corneille meurt, dans des conditions matérielles très modestes.

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